Rover Perserevance sur Mars, un exploit technologique d’un autre temps

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À défaut de déjà marcher sur Mars, n’en déplaise à Elon Musk, on est capable d’y faire voler un hélicoptère. C’est en tout cas ce qui est attendu avec Ingenuity, le petit drone installé sur le Rover Perserevance. Il s’agit du rover qui vient de se poser sur la planète rouge. Si la presse parle d’hélicoptère, c’est plutôt d’un drone dont il s’agit, un petit appareil de 1,8 kg. Mais un drone dans l’espace ça fonctionne comment ? Et puis surtout, pourquoi en parle-t-on sur HD Fever ?

Le Rover Perserevance et son drôle de drone

Si on parle beaucoup dans la presse française de ce petit drone, c’est surtout parce qu’il est partiellement de construction française. C’est aussi parce qu’il va réussir l’exploit de voler dans une atmosphère 100 fois moins celle terrestre. Mais ce qui nous intéresse aujourd’hui, c’est son infrastructure technologique ! Quel type d’ordinateur et de puces faut-il pour réaliser une performance comme voler sur une planète située à 60 millions de km de nous ? La question vaut d’être posée parce que la réponse, pour ce drone et plus généralement pour l’informatique dans l’espace, est assez surprenante.

En effet, ce drone, qui va voler et récolter une quantité incroyable de données avant de les transmettre au Rover Perserevance, n’est équipé en tout et pour tout que d’un Snapdragon 801. Cette puce pour smartphone date de 2014. Elle représente à elle seule plus de puissance de calcul que le rover lui-même. Et c’est votre vieux Galaxy S5 qui va réussir cet exploit !

Galaxy S5, équipé de la même puce qu'Ingenuity
Vous connaissez l’application qui permet de faire voler un drone sur Mars ?

L’informatique dans l’espace

Au-delà du cas du Rover Perserevance et Ingenuity, on pourrait penser que les satellites, l’ISS et tout ce qui vole au-dessus de nos têtes, sont équipés de technologies que l’on n’oserait même pas imaginer sur Terre. C’est vrai. Mais dans le sens inverse de ce que l’on croit. En effet, les puces informatiques dédiées à l’espace ne sont pas les plus performantes. Non pas qu’elles soient mauvaises, mais leur première capacité est celle de pouvoir encaisser les rayonnements électromagnétiques qui finissent par détruire l’informatique dans l’Espace à long terme, et fausser les calculs sur le court terme. Ces rayonnements sont d’ailleurs l’un des principaux obstacles pour les voyages habités en longue distance comme Mars.

C’est pourquoi l’informatique des satellites est composée de puces spéciales, conçues pour corriger les erreurs dues au rayonnement. Il en résulte des pièces hors de prix, et avec des performances anémiques par rapport à l’informatique grand public. On n’est pas sur un processeur en Ghz, mais en MHz, soit 1000 fois moins rapide. Par exemple, l’ordinateur de bord d’Apollo 11 avait 32 Ko de mémoire vive, les smartphones de 2020 environ 8 Go. Mais le drone n’aura une durée de vie que de 30 jours, ce qui explique qu’il soit sacrifié avec une puce bien plus puissante, mais éphémère.

Mars, la planète rouge
Cherchez bien, vous devriez voir le rover et quelques petits hommes verts

Une question d’usage

Il y a une notion finalement essentielle à comprendre concernant l’informatique dans les étoiles, c’est que les processeurs informatiques y sont choisis pour l’usage et que ce n’est pas parce que l’on tourne autour de la Terre à quelques milliers de km que la puissance demandée est colossale. Ce qui compte vraiment, c’est de pouvoir se protéger à long terme. C’est comme lorsque vous choisissez votre smartphone. L’important n’est pas la fiche technique, mais son adéquation avec l’usage que vous ferez de votre mobile. 

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