La nouvelle loi sur les jeux d’argent en Suisse de 2019 avait renforcé la protection des joueurs en obligeant les casinos à s’associer à un service spécialisé dans les addictions pour autoriser une personne interdite de jeu à rejouer. Mais, parmi les limites de cette procédure, on peut citer le fait que la procédure d’évaluation visant à admettre le joueur à nouveau au casino se faisant différemment d’un canton à l’autre. À cela, on peut ajouter le fait que certains spécialistes les faisaient à la hâte. Pour corriger ces embuches, la fédération des professionnels de l’addiction a adopté les premières normes suisses pour la levée des interdictions de jeu afin de les harmoniser au niveau national et d’éviter les inégalités.
En effet, lorsque la nouvelle loi a été adoptée, les milieux de la prévention des additions se sont inquiétés de son manque d’efficacité pour protéger les joueurs. Ils ont pointé le fait qu’elle ne fait pas assez pour empêcher les personnes ayant des comportements addictifs de jouer à des jeux de casino en ligne. De plus, ils ont souligné que pour un spécialiste, 15 minutes ne sont pas suffisantes pour évaluer avec précision le niveau de risque d’une personne. Mais malgré ces limites, la nouvelle loi est considérée comme un pas en avant en termes de protection des joueurs et devrait contribuer à réduire le jeu problématique en Suisse. Dans ce GUIDE, les experts de Jeu-contrôle.ch partagent avec vous les détails de la nouvelle stratégie des autorités suisses contre la dépendance au jeu, plus (moyens les plus efficaces de surmonter la dépendance aux jeux d’argent).
Mesure 1- Aperçu détaillé de la situation financière du joueur interdit
En matière de prévention et de traitement de la dépendance au jeu, la situation financière d’un joueur interdit est un facteur important. Afin que le spécialiste de la dépendance ait une compréhension complète de la situation de la personne, il recevra désormais un bilan détaillé de sa situation financière. Cela inclut des informations sur les raisons pour lesquelles ils ont été exclus des casinos et sur leur façon de jouer. En effet, le fait d’avoir accès à ces informations peut aider l’expert à identifier les risques potentiels liés à la dépendance au jeu, ce qui permet une intervention précoce et de meilleurs résultats.
Malheureusement, les milieux de la prévention s’attendent à une augmentation de la fréquentation des casinos en ligne (principal acteur), ainsi qu’une augmentation des exclusions et des demandes de levée d’exclusion. Mais on espère que davantage de personnes pourront être aidées avant que leur problème ne devienne incontrôlable.
Mesure 2- Évaluation comportementale du joueur
D’après la nouvelle loi, une évaluation devra être réalisée par les autorités compétentes deux à quatre mois après la levée de l’interdiction du joueur au casino. S’il existe un risque de récidive au terme du test, les résultats sont communiqués à un service spécialisé qui prendra les mesures nécessaires. Pour la protection du joueur réadmis, les services spécialisés lui feront passer une autre évaluation environ moins six mois après la levée de l’interdiction. Grâce à cette méthode, les casinos peuvent s’assurer qu’ils offrent un environnement sûr et sécurisé à tous leurs clients. Des clients comme Steve, qui espère ne pas sombrer de nouveau dans la dépendance aux jeux casinos.
En effet, Steve (ancien maître d’hôtel) lutte contre la dépendance au jeu compulsif depuis les années 1990. Il avait englouti des centaines de milliers de Francs dans les casinos de France, et en 2006, il a compris qu’il était temps d’arrêter. Après son exclusion volontaire des casinos, Steve s’est installé en Suisse et a commencé une nouvelle vie. Malheureusement, ses vieux démons (dépendance aux jeux d’argent) l’ont vite rattrapé. Et depuis lors, il a englouti plus de 30 milles CHF dans les casinos de Suisse romande. Il a décidé une nouvelle fois de s’autoexclure des casinos en 2018 malgré le fait que l’adrénaline procurée par les casinos le manque. Avec la nouvelle loi et ses mécanismes, il espère ne plus tomber aussi bas.
Impact des Jeux en ligne (exclusions en hausse et les limites de la loi de 2019)
Depuis 1ᵉʳ janvier 2019, les jeux d’argent en ligne sont devenus légaux en suisse et cela a eu un impact significatif sur le nombre de personnes excluent des casino (en ligne et terrestres). En effet, selon la Commission fédérale des maisons de jeu, 61 452 joueurs ont été exclus des casinos à la fin de l’années 2019. Soit une augmentation de 22 % par rapport à l’année précédente (4 278 exclusions pour l’année 2019, contre 3 500 en moyenne les année précédentes). Une tendance inquiétante qui aurait pu être vue à la baisse si les autorités suisses avaient considéré les observations de la GREA (Groupement romand d’études des addictions).
En effet, elle avait déjà évoqué les défis que les casinos en ligne représentaient pour la prévention contre la dépense aux jeux d’argent. Selon les spécialistes de la GREA, les maisons de jeu sont tenues d’avoir un concept de protection sociale qui décrit les mesures de protection des joueurs telles que la détection précoce, l’information et les outils de jeux responsable (l’autocontrôle et la limitation du jeu). Cependant, il est clair que l’implémentation de ses mesures est difficile dans un casino en ligne. En effet, dans la plupart des cas, les casinos en ligne n’imposent pas l’auto-exclusion, la limites de dépôts, les limites de temps de jeux, mais, ils confient plutôt cette responsabilité aux joueurs. C’est un processus complexe et peu de joueurs utilisent les outils d’auto exclusion. De plus, et en ce qui concerne l’information, nous savons tous que la majorité des parieurs ne lisent pas les termes et conditions du casino (et la foire aux questions). Il est clair qu’il faut faire davantage pour s’assurer que les personnes vulnérables sont protégées des dommages potentiels causés par le jeu excessif les casinos en ligne. Mais, nous restons optimistes vis-à-vis de la nouvelle loi.
Exclusion des casinos : Fonctionnement de la nouvelle loi
D’après la nouvelle loi, l’exclusion peut émaner du joueur ou du casino. En effet, le casino (en ligne ou terrestre) peut l’ordonner (s’il constate, par exemple, que le joueur place des mises disproportionnées sont engagées).
La nouvelle loi a également mis sur pied un registre national des personnes exclues. Grâce à ce registre, un joueur exclu à Locarno ne pourra pas aller jouer à Locarno. Pour lever l’exclusion, le la personne intéressée devra contacter les autorités compétentes en la matière. La bonne nouvelle pour les victimes d’exclusion est qu’en plus de la maison de jeux et les services spécialisés, les tribunaux civils peuvent désormais traiter les recours contre les décisions d’exclusion d’un casino et contre un refus de lever l’exclusion par la maison.
Les 3 moyens les plus efficaces de surmonter la dépendance aux jeux d’argent
En général, on peut le définir la dépendance aux jeux d’argent comme une activité dans laquelle une personne est incapable de résister à ses pulsions de jeu. Pour la plupart des joueurs à problèmes, si ce n’est tous, une approche du rétablissement basée sur l’abstinence est nécessaire pour retrouver sa vie d’avant. Pour vous aider dans cette lancée, voici 3 conseils pour arrêter la dépendance aux jeux d’argent.
1. Éviter les éléments et évènements déclencheurs
Pour une personne en voie de rétablissement, éviter les personnes, les lieux et les activités liés au jeu peut l’aider à éviter une rechute. En évitant ces déclencheurs, vous pouvez éviter les pensées et les sentiments qui encouragent le jeu. Ainsi, si passer devant les casinos après le travail vous donne envie de jouer à nouveau, prenez un autre chemin pour rentrer chez vous. Si regarder du sport vous donne envie de parier sur les matchs de tennis, par exemple, envisagez de regarder autre chose. Vous pouvez aussi couper toutes vos cartes de crédit et laissez votre conjoint s’occuper du chéquier.
Cela peut sembler être un inconvénient pour beaucoup, mais tout comme une personne ayant un problème d’alcool ne devrait pas aller dans une boite de nuit ou un bar, vous devez identifier et éviter vos déclencheurs. Si vous ne connaissez pas très bien vos déclencheurs, demandez de l’aide vos proches et établissez une liste de ceux-ci. Une fois la liste établie, trouvez des moyens d’éviter les tentations pour réduire au maximum le risque de jouer.
2. Essayer quelque chose de complètement différent (Ravivez un ancien intérêt)
Votre cerveau s’est habitué à travailler d’une certaine manière en jouant, mais il a besoin d’une stimulation constante maintenant que vous avez arrêté. Essayez donc de vous fixer de nouveaux objectifs et de nouvelles tâches chaque jour. Si vous vous concentrez sur la résolution de problèmes, vous serez mieux à même de faire face aux envies de jouer lorsqu’elles se présentent.
De plus, les joueurs se désintéressent inévitablement de leurs passe-temps lorsqu’ils deviennent de plus en plus dépendants du jeu. Il est essentiel de raviver les anciens passe-temps après avoir arrêté. Cela renforcera non seulement votre estime de soi, mais vous servira également de rappel constant de votre nouveau style de vie. Il est essentiel, comme pour la plupart des dépendances comportementales, de remplacer la dépendance négative par une activité plus saine. Cela vous permettra de rester concentré sur les avantages de votre nouveau mode de vie plutôt que sur ce que vous ratez.
3. Rejoignez un groupe de soutiens
Les groupes de soutiens sont des organisations gérées par des personnes ayant des expériences et un passé similaires. Bien que les groupes de soutiens ne bénéficient pas d’interventions professionnelles, ils sont gratuits, que ce soit en personne ou dans des salons de discussion en ligne. La plateforme en ligne SOS-JEUX est un groupe de soutiens spécialement conçu pour répondre aux besoins des personnes ayant des problèmes de jeu et plus (« Parler à quelqu’un », « App de suivi », « Quiz », « Suis-je à risque », etc). Les groupes s’appuient généralement sur l’approche familière en plusieurs étapes utilisée par d’autres groupes de soutiens comme les Alcooliques Anonymes ou les Narcotiques anonymes.