Le sujet du jour peut sembler éloigné de tout ce qui concerne nos écrans, et de l’actualité high-tech en général. Et pourtant, la signature par plusieurs grandes entreprises mondiales, à la suite d’Amazon, pour intégrer le programme Climat Pledge Amazon pourrait avoir plus d’impact que l’on peut l’imaginer de prime abord.
Climat Pledge, son rôle dans la lutte contre les émissions de CO2
Les accords de Paris signés en 2016 à la suite de la COP21 de 2015 ont eu, entre autres, comme objectif d’atteindre la neutralité carbone pour 2050. Cela signifie que les pays et leurs grandes entreprises devaient être capables à cette date de compenser leur empreinte carbone par diverses actions afin de réduire leur création de CO2 à des niveaux bien plus bas que ceux d’aujourd’hui. Au travers d’un fonds d’investissement conséquent de 2 milliards de dollars, Amazon œuvre en ce sens pour effectuer des recherches auprès d’entreprises réputées et jeunes start-up. Amazon est encore plus ambitieux, au regard de son bilan écologique plus que contestable, et souhaite atteindre cette fameuse neutralité carbone en 2040 et non 2050.
Les nouveaux arrivants dans la lutte contre le réchauffement climatique
Cette semaine, Microsoft vient d’annoncer sa participation au programme Climat Pledge Amazon, rejoignant des mesures que la société de Redmond avait déjà prise de son côté. Elle est même encore plus ambitieuse qu’Amazon puisqu’elle souhaite d’ici 2030 avoir compensé tout le carbone émis par l’entreprise depuis sa création en 1975. Si les premières années vont être très simples à compenser, la dette carbone depuis les années 80 est en réalité phénoménale. À la suite de Microsoft, des entreprises de très grande envergure ont rejoint le mouvement d’une promesse vers une industrie décarbonée, à l’image de Coca Cola Europe ou d’Unilever.
Pourquoi Climat Pledge Amazon peut-il influencer le monde de demain ?
Mais quel est le point commun entre le monde de l’informatique, des produits high-tech et ces annonces sur le climat, même si elles ne sont pas contraignantes ? Il faut bien comprendre que le secteur qui provoque le plus de pollution d’année en année est celui de l’informatique, au sens large du terme. La pollution engendrée par l’extraction des terres rares, la quantité phénoménale d’énergie pour les serveurs informatiques qui permettent à tous nos logiciels de fonctionner dans le cloud, rien de tout cela n’est anodin. Apple, Microsoft, Amazon, Facebook, Google, les Gafam jouent un vrai rôle dans la pollution, et ils ont un rôle à jouer dans la sensibilisation du grand public et dans l’action concrète. Mais avec des objectifs à 20 ou 30 ans, ce sont des avancées sur le long terme qu’il faut imaginer pour vraiment changer la donne, pas juste des améliorations.
Quelques idées pour demain
Imaginons demain des batteries au graphène, rechargeable en 7 secondes. Pourquoi pas demain des batteries lithium-soufre dont la capacité serait de 5 jours. Mettons au point à grande échelle des datacenters immergés (ou installés dans des pays nordiques) afin que la température naturelle de l’eau refroidisse le caisson où se situent les serveurs, évitant ainsi de devoir les ventiler de façon artificielle. Ces prototypes existent, Microsoft vient d’ailleurs de récupérer son serveur immergé. Mais avec les moyens déployés par Amazon et les autres, ces initiatives ne peuvent que se multiplier de façon exponentielle. Et c’est là que notre informatique comme nous la voyons aujourd’hui, stagnant à un haut niveau de performance, sera sans commune mesure avec celle d’aujourd’hui.
Tout ce que nous avons dans les mains est né de tentatives hasardeuses, de promesses incroyables, de reniement de l’écologie pour la performance et le profit. Aujourd’hui, multiplier ces tentatives, aussi hasardeuses que seront la plupart, mais dans le sens d’une responsabilisation quant à leur impact sur la nature, sera vraisemblablement un grand pas, l’aube de nouvelles avancées aujourd’hui encore totalement inédites.