Les capteurs photo et vidéos ne servent plus seulement aujourd’hui à nos reflex et autres smartphones. Leurs possibilités techniques les ouvrent à de nouveaux champs d’action et le télescope Unistellar en est un très bon exemple.
La course aux étoiles
La course aux étoiles prend une dimension inédite ces dernières années, avec le projet Starlink, l’ISS ou la course vers Mars avec SpaceX entre autres. Si l’astronomie s’est toujours positionnée comme passion pour amateurs éclairés et un brin scientifiques, elle attire maintenant une population de plus en plus large. Il fallait pouvoir répondre à cette attente d’une observation du ciel qui elle aussi s’ouvre à un public moins expert en astronomie et manipulation de télescope que la majorité des passionnés. Cette réponse, c’est une société française, installée près d’Aix en Provence, qui la propose. Unistellar, c’est son nom, met sur le marché son eVscope et offre une nouvelle approche du ciel.
Un appareil photo transformé en télescope
Là où une lunette classique utilise un jeu de miroirs pour voir le ciel et ses lumières, Unistellar a remplacé le tout par un capteur Sony de type CMOS dont la conception a été pensée pour la vision nocturne. Et ça change tout. La pollution lumineuse est l’ennemi de tout astronome amateur, car elle fausse la quantité de lumière absorbée par les lentilles du télescope. Mais dès lors que le capteur est numérique, le problème de la clarté nocturne artificielle n’est plus un souci.
Le CMOS se concentre sur les lumières lointaines et ses points techniques, en particulier sa vitesse d’exposition, lui permettent de voir des lumières, et donc étoiles ou galaxies, que l’on ne peut pas voir à l’oeil nu. Vous visualisez le ciel depuis votre lunette astronomique qui cache dans l’œilleton un écran qui vous permet de voir précisément ce que l’appareil a pu voir pour vous.
Un télescope pensé comme une application
Vous vous êtes déjà dit que le numérique et plus particulièrement nos smartphones envahissent chaque pan de notre vie quotidienne. Et bien voilà que l’astronomie aussi. Si les amateurs connaissent déjà Star Walk 2, l’application reliée à Unistellar va plus loin. Outre vous apprendre ce que vous voyez, elle sert aussi à piloter son télescope. Ce n’est pas un gadget que de dire à son smartphone de déplacer vers un point précis le télescope, c’est une avancée majeure. En effet, la prise en charge des mouvements par la partie logicielle, même s’ils sont longs, permet de viser toujours parfaitement juste et d’obtenir une image nette. Lorsque l’on sait la patience parfois nécessaire pour obtenir une image bien positionnée et lisible, on comprend à quel point l’intrusion du numérique dans le domaine est en réalité une bonne chose.
Ne nous voilons pas la face. Si le eVscope d’Unistellar est d’une grande simplicité d’utilisation, il n’en reste pas moins destiné à ceux qui veulent se lancer sérieusement dans l’observation du ciel. À un prix avoisinant les 3 000 euros, l’expérience ne se destine pas à tout le monde. Mais au vu du succès, il est la preuve que l’utilisation des capteurs photo est peut-être la révolution grand public nécessaire à ce secteur pour se démocratiser.